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BOOQ face à sa culture...

  • Photo du rédacteur: Rédaction BOOQ
    Rédaction BOOQ
  • 13 avr. 2020
  • 15 min de lecture

Ce texte est une ode à la culture, à nos inspirations, qui ont permis la naissance de ce projet. BOOQ résulte de la mixité de nos différents horizons culturels. Une manière de rendre hommage à cette diversité qui anime le projet, cet article rend également compte d’une méthode de co-écriture que nous tenons à vous faire partager. Ce dernier définit le cadre culturelle dans lequel ce projet est nait, sans donner une liste exhaustive de nos inspirations, il permet de saisir les mouvements, courants d’influence.

BOOQ est un média avec de nombreuses inspirations venues d’une culture dites “populaire”. Originellement cette culture s’avère être celle destinée au peuple, celle qui s’adresse au plus nombreux, une culture qui s’adapte aux goûts d’une partie de la population la moins cultivée.

Aujourd’hui le terme de culture populaire est utilisé pour qualifier de nombreux champs culturels. Et il serait une erreur de penser la culture populaire comme la catégorie d’un contenu culturelle bas de gamme... La culture populaire est certainement celle qui permet de comprendre l’histoire, comprendre le peuple et propose une diversité. Cette culture populaire a toujours été le moyen d’expression des foules, autrefois négligée, aujourd’hui cette dernière prend de l’ampleur grâce à cette diversité de contenus, de plateforme qui relaye cette culture “pop”.

F. Lepage, fervent défenseur de l’éducation populaire, nous explique que les élites s’arrangent toujours pour creuser le fossé de la culture, l'élite fait en sorte de toujours maintenir l’écart du capital culturel entre les classes sociales. Il est vrai qu’une forme de culture dites “cultivée” reste inaccessible à une partie de la population, nous pensons à l’art contemporain qui reste une affaire d’élite jusqu’à présent, mais c’est surtout la mise scène de la culture, l’événementiel autour de la culture qui est mis hors d’atteinte de tout le monde.

De nos jours la pop culture s’est emparée du devant de la scène, les termes pop culture, culture pop ou encore culture populaires sont utilisés dans une majeure partie des médias modernes. Antoines De Caunes s’est également emparé de ce phénomène via son émission “POPOPOP” sur France Inter en interrogeant cette dernière de manière humoristique avec l’intervention d’invités venus de tous les horizons. Et c’est ça la POP culture, c’est celle qui rassemble les univers GEEK, la culture WEB, le cinéma, la musique… Malgré elle la pop culture est devenue omniprésente dans nos sociétés et est désormais reconnue comme un ensemble de pratiques, de croyances, d’objets qui ont une influence significative sur le monde.

Cette culture pop, ne peut être selon nous, définis de manière unanime et universelle. Elle est une catégorie conceptuelle vide, une case que tout le monde peut s’amuser à définir, de manière complexe, contradictoire. Elle s’oppose généralement à cette culture dite élitiste et à la culture de masse (même si cette dernière s’approprie la culture pop).

La culture populaire est parfois critiquée par certains courants pour être la culture phare du capitalisme, construite pour l’essor du capitalisme. Et pourtant le mouvement du “POP art” apparut dans la seconde moitié du XXème siècle avec notamment un de ses principaux représentant Andy Warhol ; qui visait à dénoncer ce consumérisme ambiant, la bêtise d’une société de consommation à outrance, à critiquer “l’american dream”. Le mouvement du pop art né dans les années 1950 fut l’un des premiers à remettre en question les principes artistiques des beaux-arts en incluant des objets courants, des images de cultures populaires dans une nouvelle forme d’art.

La particularité de la culture populaire est qu’elle est en constante évolution et n’a aucune limite dans le temps et dans l’espace, elle est inarrêtable et fut systématiquement présentes tout au long de l’existence de notre civilisation. Sa force réside dans sa manière d’influencer le monde d’aujourd’hui, les institutions notamment, via la représentation de valeurs interdépendantes multiples. Depuis cette large démocratisation de la culture populaire, celle-ci a créée de nombreuses icônes, célébrités qui sont devenus caractérisantes d’une époque donnée ou d’une société. Ce statut d'icône de la pop, est souvent assimilé à un idéal social que les individus qui idolâtrent, souhaite atteindre.

« BOOQ » peut se définir comme un média alternatif, une plate-forme web communautaire qui vise à dénoncer certains éléments de notre société, à souligner la dualité du Sapiens, ses incohérences entre ces valeurs et ces actes ainsi qu'à mettre en lumière les acteurs de la transition qui s'engagent de part un nouveau paradigme économique, environnemental, écologique et social.

Celui-ci comme nous l'avons précisé est construit à partir du socle théorique mutualisé que nous construisons à partir de nos connaissances théoriques et nourri de notre culture populaire. La culture populaire, forme « underground » mêlant musique, inspiration autour des différents mouvements qui ont transformés les mœurs sous l'ère postmoderne, le mouvement Hip-Hop qui est omniprésent depuis les années 90…

Et de l'autre côté une culture universitaire, issue de la communauté intellectuelle, une culture tout aussi immense et variée. Indissociable l'une de l'autre ces deux formes culturelles s'inspirent continuellement.

Pour prendre l'exemple du Rap, ce mouvement issu de la culture Hip-Hop ayant pour objectif de pointer du doigt les inégalités sociales, dénoncer les injustices et de distinguer une partie de la population délaissée par les grandes sphères politiques et médiatiques, celui-ci s'inspire des courants de pensées humanistes, révolutionnaires et philosophiques.

Prenez par exemple le collectif marseillais « IAM », qui va chercher de nombreuses inspirations dans la philosophie ZEN asiatique. ZEN dans le sens, où ils vont sans cesse chercher à saisir la triste, mais réelle mélancolie du monde, qui vise à saisir la place de chacun dans l'univers. Ou encore, avec la chanson « Nés sous la même étoile » qui illustre la philosophie marxiste, étant que selon la fortune financière avec laquelle on vient au monde, cela induit une forme de destin dans la vie. Ils mettent en opposition dans ce texte une personne née dans des conditions défavorables, pour qui « le rêve est évincé par une réalité glacé » à une autre née dans une famille aisée « pourquoi pour lui c'est l'équitation, pour moi les bastons. Pour lui la coke, pour moi les flics en faction ». La thèse philosophique d'IAM dans ce Rap est que la classe sociale à laquelle on appartient, conditionne notre vie, et nous sommes impuissant face à ça « je peux rien faire…. Spectateur du désespoir ».

Un autre exemple avec un des génies du Rap, Tupac Shakur, dont l'ensemble de son œuvre est abreuvée de références littéraires, philosophiques, inspirée du mouvement politique des « black panthers ». Au-delà de son image marketing très travaillée de gangster, le capital culturel de Tupac est impressionnant, Machiavel, Shakespeare, J-D Salinger, ou encore « l'art de la guerre » de Sun Tzu. Avant d’être perçu comme tel, le rappeur « thug life », Tupac était un universitaire, un poète, il interprétait des pièces de Shakespeare au théâtre.

Il serait sans fin d'énumérer les rappeurs et leurs références intellectuelles, mais enfin pour citer des noms jeunes dans le rap français, des artistes comme Moha La Squale, Hugo TSR, Davodka et j'en passe font de nombreuses références également à des artistes comme Shakespeare et des personnalités tel que L'abbé Pierre.

Enfin pour citer un dernier nom, un nom qui d’ailleurs introduit un débat subversif lorsqu’on le prononce, Booba, rend hommage à l’œuvre de Kant dans son texte « pas l'temps pour les regrets, les erreurs n'appartiennent qu'à nous même, né pour amener ma part de progrès ». Texte qui renvoi à la métaphysique des mœurs, « L’autonomie est donc le principe de la dignité de la nature humaine et de toute nature raisonnable » (Kant).

L’aspect hybride de BOOQ s’explique en partie par le lien que nous tenons à instaurer entre culture universitaire (scientifique) et notre culture populaire, composé du mouvement hip-hop, comme vous avez pu le lire dans le paragraphe précédent, mais également influencé par les différentes vagues de contre-culture qui sont nées à partir des années 50, notamment la vague punk. Une mouvance révolutionnaire qui casse les codes de la société, notamment au niveau alimentaire en étant parmi les premiers végétariens et végétaliens revendiqués et assumés, les punk sont parmi les premiers groupes culturelles à s'être prononcés sur la cause animale (écopunk, les punks de la cause animale à l’écologie radicale par Fabien Hein et Dom Blake ).

D’autres groupes comme The Doors, The Beatles, Nirvana, etc. s'inscrivent dans ces mouvements culturels déviants, résistants, à contre-courant des valeurs que la société souhaitait imposer au peuple à ce moment-là. Ils luttaient par l’art, en particulier par la culture populaire construit également autour des mouvements rocks, hippies contre des faits sociétaux qui à leurs yeux ne pouvaient plus se reproduire. Ces mouvements, sont reconnus aujourd’hui comme des pionniers de la liberté, de la liberté d’expression

L'influence que portent les cultures « underground » ne se retrouve pas uniquement dans la musique. Elle se retrouve dans tous les canaux de communication présent au sein d'une société, qu'ils soient auditifs, sensoriels et même visuels. Dans une société où la consommation de masse est maître mot, les éléments visuels sont les plus important : publicités omniprésentes, la mode catégorisant chaque individu, importance de l'apparence...

Pour reprendre les termes de André Frédéric Hoyaux dans son texte « Habiter : Se placer plaçant et se penser pensant », l'Homme est conscient de ses actes, de leurs répercutions, de son image et de son positionnement dans la société. Les différentes représentations iconographiques (les photographies, les publicités, la mode...) ont aussi évolués avec cette classe populaire et cette culture urbaine.

La déviance est différente de la qualité d'un acte, mais le résultat d'une interaction. Le style vestimentaire est le plus représentatif de ces déviances et interactions avec les autres. Regardons rien que le port du jeans, un basique... De base porté par les fermiers, mineurs et autres travailleurs américains, il a su traverser les époques et les cultures. Dans les années 90, il était porté taille haute, cintré, néanmoins la culture urbaine a su se l'approprier. Le porter bas, laissant apparaître un caleçon “baillant aux corneilles” pour répondre à une communauté qui s’inscrit dans une forme de déviance, de résistance à leur société. Ces communautés qui ne cessent de s'approprier différentes formes de culturelles artistiques et deviennent l’épicentre de nouveaux mouvement et d’opinions.

Un bastion est un centre de résistance, c’est l’épicentre d’un mouvement ou d’opinions, durant les périodes de guerres on peut définir le bastion comme un endroit où se retranchent des combattants. Pris au sens littéraire, c’est une figure pour exprimer un lieu « concentré », il renvoie à un renfermement, une sorte de confinement (non pas celui que nous vivons suite au covid_19, mais bien un isolement de la ville, de ses occupants). Il s’avère que plusieurs groupuscules se créent au cœur de Bristol, en Angleterre. Bristol était un port qui connut la prospérité au milieu de l’Angleterre (fin des années 70 jusqu’au début des années 80), aujourd’hui cette ville est divisée en deux : d’un côté des quartiers résidentiels (parmi les plus riches du pays) et de l’autre une banlieue pauvre… Le pays coupe peu à peu les aides et allocations attribuées aux résidents de ces lieux pourvus de richesse. Laissant alors de nombreuses personnes dans des situations précaires, ils doivent alors « survivre » dans un espace confiné où aucun emploi n’est possible. La plupart se réfugient dans l’alcool ou alors autre drogues ; une misère sociale qui saura quand même trouver des éléments unificateurs. Avant que le street art et l’art picturale des graffitis implosent (Cf. Banksy), Bristol était le berceau d’une culture populaire répondant à un enfermement des corps. Ils s’emparent des murs qui composent leurs lieux de vies, ils se les approprient et en font leurs propriétés. Les marquant de couleurs, de messages, et de culture différents, par conséquent la ville n’est plus considérée comme le centre d’un bastion social, mais bel et bien la capitale européenne du street art.

Le graffiti est une inscription ou une peinture réalisée sur des murs, des rames de métro ou de train ou tout simplement sur le mobilier urbain tel que les stores par exemple. Il nous faut tout d’abord différencier le graffiti du tag. Le tag est une simple signature alors que les graffitis sont bien plus des simples inscriptions il y a plus de détails, ils sont bien plus gros et plus évolués.

Le graffiti a toujours plus ou moins existé, car l’être humain a toujours ressenti l’envie de laisser une trace écrite ou iconographique. On retrouve les premières traces de graffitis datant de la Grèce antique et de l’Empire romain. Le graffiti fait son apparition dans notre monde moderne dans les années 60 à Philadelphie en Pennsylvanie. C’est dans le milieu des années 70 le graffiti prend de l’ampleur à New-York et plus particulièrement dans le Bronx. Lorsque des jeunes de quartier, décident de représenter d’où ils viennent tel que TAKI 183, 183 pour le nom de la rue où ils vivent. Très vite, le phénomène s’est développé quand les jeunes décident de peindre des rames de train ou de métro à New-York. Le phénomène s’exporte alors dans le monde entier et arrive en France en 1982 avec BANDO un graffeur Franco-Américain qui introduit cet art dans la culture française, lors du retour de son voyage aux États-Unis. Aujourd’hui, le graffiti est présent dans notre environnement de tous les jours, mais très souvent incompris par le grand public ou alors considéré comme énigmatique.

Les graffitis ont toujours été un moyen d'expression, de dénonciation et d'affirmation. Qu'ils soient politiques, amoureux, raciste, ou simplement pour exprimer son art, les graffeurs font partie d'une culture qui revendique et dénonce. La culture urbaine « graff » et elle le fait bien ! Représentative de leurs cultures et de leurs appartenances, elle s'approprie les lieux, les villes : chaque ville possède aujourd'hui un quartier entièrement tagué. Un art souvent laissé de côté, mais qui reste solliciter par des collectivités pour réenchanter un lieu : des petites rues laissées pour compte. Pour prendre un exemple, la ville de Montpellier a fait appel à plusieurs artistes issues d'une culture populaire et urbaine pour réaliser des graffitis dans des rues. Ces Zones Artistiques Temporaires (Z.A.T.), laissent libre court à l'imagination et aux revendications des artistes ; offrant un lieu d'échange, d'interactions et d'appropriation.

Il est impossible de parler de graffitis et d’arts urbains sans parler de Banksy… Depuis les années 90 son art rayonne sur l’ensemble des continents, en effet c’est un artiste britannique emblématique de ce mouvement artistique, aucun sujet ne l'effraie. C’est un revendicateur qui prend possession de l’espace public, avec ses pochoirs, peintures ou autre objet détourné aucun fait social ne lui échappe. Avec ce caractère dénonciateur, il sait être impactant tout en gardant une identité visuelle qui lui est propre. De plus l'artiste s’inscrit dans une ligne de conduite dites “underground”, se cachant des médias, il tient à préserver son anonymat. Il a une volonté d’impacter le regard des citoyens sur les conditions humaines, tout en gardant de l’humour et du second degré. Aujourd'hui ses œuvres s’arrachent à prix d’or, cependant aucun but lucratif n’est attendu de la part de l’artiste, comme il a pu le montrer lors d’une vente aux enchères où il avait “programmé” l'autodestruction d’une œuvre (“La jeune fille au ballon”). En 2004 il fait imprimer de faux billets à l’effigie de la princesse Lady Di, qui sont distribués lors du carnaval de Notting Hill, surement une dénonciation sur nos sociétés et leurs rapports à l’argent… L’artiste aime provoquer et choquer, il se joue des codes de la société qui voudraient classer les artistes d'aujourd'hui d’après des caractéristiques qui ne lui appartiennent pas. Banksy se déplace et prend avec lui son art, il prône la liberté ! Il inscrit l’idée d’un porte-parole qui souhaite une ère de liberté d’expression pour tous. Il peint dans des pays où l’égalité et la prise de paroles sont réglementées, mais qu’importe, il dénonce.

En 2002 la construction d’un mur en Cisjordanie débute, un mur long de 700 km séparant l’Israël et la Palestine. Un mur contesté sur de nombreux aspects, qu’ils soient politiques, humanitaire ou même légal. Une séparation qui n’est pas du goût de l’artiste (et on le comprend)… C’est en 2005 qu’il se rend sur les lieux de cette frontière pour peindre des fresques immenses qui dénonce ! Avec l’aide d’un collectif de street art, ils ont pour projet de faire passer un message d'espoir via des images provocantes et des émotions poignantes. “Beach boys est une œuvre engagée, qui fait réfléchir sur le sort des palestiniens, comme ces deux garçons emprisonnés qui aspirent à la liberté. Elle permet de prendre conscience des enjeux du conflit entre Israël et la Palestine”, une manière qu’il n’appartient qu’à lui a crier à l’injustice avec des expressions libertaire et poétique.

C'est ici que le positionnement de « BOOQ » se retrouve, désirant partager un espace public !

Ce concept né en 1962 par Jürgen Habermas et Theodor Adorno est un concept phare de l'école de Francfort, nous plaçant au cœur d'une discussion pour penser la communication sociale et politique de notre société. Se voulant revendicateurs et dénonciateurs d'une société avare de tous les vices, cette plate-forme proposerait un rassemblement de questionnements d’intérêts communs, permettant l'expression de tout un chacun.

La culture populaire s’inscrit aussi sur nos écrans depuis l’invention du cinéma, c’est sans aucun doute également un facteur qui nous influence. Il est sans doute un porte-parole de l’Histoire que nous vivons : La Rafle, La vie est belle, La liste de Schindler, Le discours d’un roi… Le cinéma n’est pas uniquement porte-parole de notre Histoire, il l’est également de notre mère La Terre.

Okja, un des films les plus intéressant qui m’a était donné de voir en 2017. Ce film retrace l’histoire d’un super cochon dont le code génétique a été modifié afin de pouvoir nourrir une planète entière. La surconsommation des produits industriels, notamment de la viande, ont un impact majeur sur la planète, impact qui est dénoncé dans ce chef d’œuvre primé à Cannes.

Il y aurait tant de films à exposer, détailler et traiter pour parler des différentes formes culturelles qui ont pu influencer BOOQ et ses choix éditoriaux… Les studios Ghibli avec le réalisateur d’Hayao Miyazaki ont réellement bouleversé le monde cinématographique avec leurs films transcendant. La princesse Mononoké est sans doute l’héroïne d’animation phare de ces studios ! Non pas parce qu’elle arbore des beaux cheveux soyeux ou encore des richesses immenses, mais simplement car elle possède une connexion avec la nature qui est indispensable. Une connexion qui se perd à l’instar de ses géants détenteurs des richesses mondiales : les GAFAM. Ici tous les éléments ont un statut à part entière, tant bien les objets que les Hommes ou les végétaux. Incitant ainsi le spectateur à entrer dans un voyage qui lui est dédié, pouvant s’approprier les éléments constituants du film comme bon leur semble, aucun champ de visions n’est biaisé. Chez Miyazaki toutes ces œuvres sont sous le signe de l’harmonieux mariage qui est fait entre l’imaginaire et le réel. Princesse Mononoké est un film très terre-à-terre, de part une dimension tellurique et biologique : le fer, la roche, l’acier et l’eau, le bois ou encore le feu.

C’est dans cette esquisse d’une œuvre peinte, qu’il dénonce les impacts de la guerre, sans avoir peur d’images violentes ou sanglantes. C’est de part cette opposition entre la douceur que peut apporter des éléments naturels, comme la forêt et l’apaisement qu’elle procure, et la force de ces scènes violentes et armées, que BOOQ s’inscrit.

Mettre en avant des éléments qui se confrontent : une société qui dépend de la classification des Hommes, de l’instauration de clivage et les acteurs de la transition.

« Un peu de douceur dans un monde de brutes » (Publicité Soupline – France, 1989).

La publicité… Ou le moyen de faire passer un message depuis la nuit des temps. Un domaine qui a marqué l’histoire de la culture populaire et qui nous a marqué nous aussi. La publicité étant déjà présente chez les grecques, sur des amphores. C’est pour vanter les mérites des guerriers ou encore les prouesses d’un empereur roi ou dieu, que ces amphores étaient marquées, peintes. Elles se déplaçaient de pays en pays, tantôt contenant, tantôt contenu. La publicité s’empare alors de tous les supports que l’Homme lui apporte. Passant du crieur annonçant les ordonnances royales et annonces commerçantes au moyen âge jusqu’à l’apparition de l’imprimerie au XVème siècle. C’est en 1660 qu'apparaît la première publicité imprimée dans un périodique, dans la London Gazette. En France, il faudra attendre la révolution française pour assister à la naissance du marketing politique, avec des affiches imprimées permettant une propagation des textes révolutionnaires. Des affiches qui prennent de plus en plus d’ampleur, c’est grâce à des artistes tel que Jules Chéret ou Andy Warhol que certaines affiches publicitaires peuvent prendre la place d’un chef d’œuvre !

Avec l’arrivée de la télévision, la publicité s’installe dans nos salons. Elle est présente sur tous les supports que nous croisons : nos rues, nos magazines, nos télévisions, etc. Elle s'immisce sur tous les supports que la société de masses daigne lui offrir, jusque dans notre culture pop. Est-ce qu’elle ne rendrait pas une culture qui est issue d’un mouvement à contre-courant à paraître presque « normal » et inscrit dans l’ère du temps ? La société de consommation dans laquelle nous vivons depuis déjà un certain temps, c’est emprise de la culture populaire. Elle fait vendre, elle nous a fait rêver et nous séduit chaque jour à travers de nouvelles publicités qui ne manque pas d’imagination. La célèbre Rosie la riveteuse, qui est une icône populaire de la culture américaine, elle représente les femmes qui ont travaillé dans l’industrie de l’armement… Repris par Nokia pour vendre ces nouveaux téléphones portables ou encore par le rappeur Kanye West pour vendre ses disques.

Enfin ce que nous cherchons à démontrer ici, encore une fois en s'appuyant sur E. Morin et la notion de complexité, c'est que celle-ci se présente aussi dans la culture. Nous pensons qu'il faut cesser de distinguer une culture d'une autre dans un but de les classer et de les hiérarchiser. Non, la culture comme tout système est un tout organisé, c'est à dire composé d'entités différentes des unes des autres, toutes interdépendantes, et lorsque ces entités fusionnent, elles produisent un nouveau référent singulier. Et c'est la mise en relation de ces parties singulières qui forment le tout.

À travers BOOQ nous pouvons ainsi dire que nous souhaitons établir un état des lieux de l'individu dans la société moderne et hyper-moderne, de l'hyper-individualisation des comportements, de la spectacularisation du monde et de sa « disneylandisation » en s'appuyant sur des références telle que J-M Brohm, P. Sloterdijk ou encore C. Godin.

Comme nous pouvons tout aussi bien définir ce type d'individus comme le faisait Noir désir dans sa chanson « l'homme pressé », c'est à dire comme des « militant au quotidien de l’inhumanité et des profits immédiats et puis des faveurs des médias » ou des individus s'ils ne le sont pas, qui tendent à le devenir.

Comme nous l’avons exposé précédemment la culture pop est présente dans tous les domaines : la musique, la mode, l’art, le cinéma… On lui a même consacré un musée au Québec, le musée POP, situé à Trois-Rivières. C’est cette pluralité culturelle qui a inspiré l’équipe de BOOQ pour concevoir une plate-forme à leur image. De plus cette culture populaire s'inscrit parfaitement dans la transition, vecteur de changement, elle est et restera à une place centrale dans la société. C’est de part cette pluralité culturelle que nos visions de l’espace et du temps ne sont pas cloisonnés.

Nous vivons dans une société qui enferme les individus uniquement à cause de leurs cultures. Au lieu de saisir l’aspect unificateur qu’à le partage de cultures, nos sociétés continuent de les classer en catégories, de les stigmatiser. En les pointant du doigt ils oublient même le fondement même de notre devise : « Liberté, égalité, fraternité ». Partager et apprendre des autres cultures et autres visions du monde, permet d’appréhender cette idée du « vivre-ensemble ».

 
 
 

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