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Les sports de nature, vers une obsolescence (programmée) ou une renaissance naturelle ?

  • Photo du rédacteur: Justine Chalandon
    Justine Chalandon
  • 22 févr. 2020
  • 3 min de lecture



L'outdoor, l'itinérance, la reconnexion, le dépassement de soi, pratiques de pleine air… Aujourd'hui le secteur des sports de nature fait face à une pléiade de termes qui permettent de qualifier ce secteur qui est mis sur le devant de la scène depuis quelques années.

Divisé entre deux milieux antagonistes, des pratiquants pionniers alternatifs et des institutions contemporaines qui s'accaparent ces pratiques, les sports de nature font face à un oxymore qui ne permet pas de définir clairement les contours de ces activités.

La question de l’obsolescence se pose donc dans ce premier temps en matière de définition. Le fait même de devoir préciser la place qu'occupe la nature au sein d'activités physiques, au sein de loisirs est selon moi un indicateur de la dénaturalisation des activités humaines qui a opéré ces derniers siècles. Pourquoi préciser sport de pleine nature et de ne pas préciser sport de salle, sport d'intérieur, sport de stade lorsque nous parlons des activités prégnante dans les villes, et les médias.

La précision étymologique « de nature », emmène notre imaginaire vers des notions de détente de reconnexion avec la nature (avec laquelle un individu moderne peut rompre tout lien si il le souhaite), conduit nos pensées vers des espaces naturelles que nous idéalisons, et nous fait nous imaginer en aventurier contemporain allant explorer de nouveaux espaces.

Cependant cette « reconnexion » avec la nature, dans le sens « notre nature », nos « instincts » et « La Nature », au sens large la planète Terre sur laquelle il nous est donné la chance d'évoluer, n'est pas naturelle. Le Sapiens, s'est permis, de quitter son milieu naturelle, de s'en émanciper et peut désormais vivre dans des lieux totalement aseptisés, artificialisés sans jamais même devoir à réfléchir comment subvenir à ses besoins primaires.

L'enjeu des sports « outdoor » est de permettre à l'individu contemporain qui souhaite s'échapper d’une routinisation omniprésente crée par le flux des villes, de l'esclavage moderne… de renouer avec certains instincts primaires. Goûter aux sensations du « pleine air ». Mais aussi pouvoir respirer prendre « un bol d'air frais » et montrer à son entourage l’exaltation de son « avatar », de sa personne sur les réseaux sociaux.

À quoi est du ce besoin de « respirer », comment en ai-t-on arrivé à retourner vers des pratiques dont l'humanité s'est appliquée à s'émanciper au cours des siècles ? Il est louable, de penser que la contemporanéité se résume à une superindustrialisation, à un un progrès de la mécanisation ininterrompue de notre société industrielle dans laquelle on met en exergue la productivité, la rentabilité…

Cette hypothèse nous renvoie à une question ontologique sur laquelle philosophes, sociologues et anthropologues planchent depuis la nuit des temps, quel est la place de l'humain sur terre ?

Et pour la contextualiser, l'idéal humain, le sens de vie doit-il résider encore aujourd'hui dans une recherche de prise de vitesse constante ?

N'est-il pas un comportement schizophrène de travailler 60 ans, d’être réduit à de nombreuses taches insignifiantes du quotidien, de devoir adopter un mode de vie concis et rangé, puis quand vient le « temps libre » se donner le temps de « respirer », prendre du « bon temps »…

Les sports de nature dans ce contexte ne sont peut-être qu'un échappatoire, qu'une porte de sortie, pour certains humains qui ne demandent qu'à reconnecter avec certains de ces instincts « sauvages ».

C'est en pratiquant dans cette Nature, que les individus peuvent s'accomplir, se retrouver, se sentir « Être ». La Nature, permet une multiplication des sensations les plus basiques, la faim, le froid, le chaud, le plaisir.. Mais surtout le besoin premier du Sapiens « l'adaptation »

En se projetant dans la transition qui doit opérer en matière de sports et de pratiques sportives. Les pratiques de nature devraient retrouver une place prépondérante au sein de nos sociétés. Chacun d'entre nous devrait questionner la place qu'occupe la Nature dans la société contemporaine et privilégier une connexion particulière avec celle-ci.

 
 
 

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